Marine Ménager : « Nos passages à vide nous coûtent très cher »
Après être revenues à un point de la Nouvelle-Zélande (15-14) juste avant le deuxième essai de l’ailière Katelyn Vaha’akolo (40+2e), les Françaises étaient dans leur match.
Précises, présentes en défense, patientes, elles ont marqué deux essais transformés (Émeline Gros à la 15e et Manae Feleu à la 29e) alors qu’en face les Black Ferns totalisaient déjà trois essais (aucun transformés) avant le coup sur la tête donné par Katelyn Vaha’akolo.
Une entame jugée positive par le staff. « On a fait une entame de match comme on souhaitait, plutôt solide sur pas mal de fondamentaux », a confirmé le co-sélectionneur David Ortiz à RugbyPass. « On a répondu présent malgré qu’on a pris des marques très rapidement. On a été assez sérieux sur cette première mi-temps.
« Il y a juste ce dernier essai qui nous coûte cher et qui nous fait très mal à la tête. A partir de là, on a joué face à une très belle équipe de Nouvelle-Zélande qui nous a dominés sur le secteur du un contre un, sur le jeu au sol. A ce sport, si on ne maîtrise pas ça, on peut être très vite en difficulté. »
Difficile retour des vestiaires
« Ce qui est difficile, c’est ce résultat », a enchaîné sa collègue Gaëlle Mignot en référence au score final, 39-14, confirmé par un troisième essai de Vaha’akolo (43e), puis des réalisations de Olsen-Baker (47e) et Kalounivale (56e).
« On rentre à la mi-temps, on est dans notre plan de match. Tout ce qu’on avait voulu mettre en place fonctionne. Malgré tout, on sait qu’on a des petites failles et ce début de deuxième mi-temps n’est pas en notre faveur et derrière, ça a été difficile de ressortir la tête.
« On a été pris dans l’engagement ; dans les duels, surtout. Du moment où tu ne domines plus tes contacts, c’est difficile. On a tenu jusqu’à la fin. Le score aurait pu être plus fleuve si les filles avaient lâché. C’est des bases qui vont nous servir pour la suite. On a été dominées surtout en seconde mi-temps. »
Même avec 33% de possession en première période (36% sur l’ensemble du match), les Bleues sont revenues à une unité seulement, sans craquer tout en défendant un maximum : 192 plaquages réalisés sur toute la rencontre, soit près de deux fois plus que les Néo-Zélandaises.
« Ça fait partie de notre état d’esprit. On aime aussi défendre ; on l’a montré aujourd’hui. On y a mis énormément de cœur, c’est un des points forts de l’équipe de France, même si on a eu quelques problématiques au début de tournoi qu’on a su rectifier », a remarqué la co-capitaine Marine Ménager.
« Aujourd’hui on a fait une super première mi-temps défensivement. On s’est envoyées toutes individuellement ; on était à 200%. On y a cru le plus longtemps possible. Nos passages à vide nous coûtent très cher, surtout sur le début de la seconde mi-temps. »
Quelques motifs da satisfaction
Malgré un bilan décevant – une seule victoire dans ce WXV 1 édition 2024, le XV de France féminin a réussi à améliorer plusieurs secteurs de jeu en un mois et demi de temps, si on intègre le test de préparation face à l’Angleterre le 7 septembre (défaite 38-19).
Alors que l’équipe avait perdu 26 ballons contre les Anglaises, il y en a encore 22 perdus contre le Canada mais plus que 12 dans le dernier (encore beaucoup trop, certes).
Emeline Gros switches direction to send the defence packing 🔥#WXV | #WXV1 | #NZLvFRA | @FranceRugby pic.twitter.com/ChGD7DeKEV
— WXV (@WXVRugby) October 12, 2024
Même chose pour la conquête : 29% de réussite contre l’Angleterre, 67% de réussite en mêlée contre le Canada, 64% contre les USA et 88% contre la Nouvelle-Zélande. Même progression en touche : 90%, 82%, 78% et 92%.
Il n’y a bien que le nombre de pénalités qui reste un vrai danger : 11 contre le Canada, 10 contre les USA et 16 contre la Nouvelle-Zélande. Paradoxalement, c’est contre les Red Roses qu’elles étaient le plus disciplinées (8). Ce manque de constance est un réel souci.
Malgré tout, comptablement, au cours de ses quatre derniers tests, la France n’a remporté qu’une seule victoire alors qu’il reste moins d’un an avant la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre. Trois défaites contre le Top 3 mondial (Angleterre, Canada et Nouvelle-Zélande), puis une victoire contre la 8e équipe (les USA).
Une campagne internationale décevante
« Ce qui est difficile pour nous, c’est la tristesse que l’on a aujourd’hui. On a la chance d’avoir un groupe de joueuses qui s’investit au quotidien en permanence. On est très tristes du résultat, surtout pour elles. On a envie de se récompenser », admettait Gaëlle Mignot.
« Comptablement, c’est pas ce qu’on attendait. On va analyser tous les matchs, on va faire le point. Il y a des choses positives. Quand on prend cette première mi-temps, on a voulu mettre en place une certaine stratégie qui a plutôt bien fonctionné.
« Maintenant il va falloir faire des matchs à 80 mn. Je pense que c’était la bonne période : quatre matchs de très haut niveau. On est une équipe très résiliente, c’est ce qu’on va retenir. Rien n’est fini. Il nous reste un an de travail et on ne lâchera rien jusqu’à la fin. Aujourd’hui, il y a de la tristesse qui nous anime. »
Dès son retour en France dimanche 13 octobre, le staff va débriefer ce bloc de quatre rencontres, pendant que les joueuses auront une brève période de repos avant de reprendre le chemin du championnat Elite 1 féminin.
Tous se brancheront sur RugbyPass TV jeudi 17 octobre pour suivre en direct le tirage au sort de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre.
« C’est le symbole d’une Coupe du Monde qui approche à grand pas. C’est un moment qu’on attend avec une grande impatience. On a hâte de savoir nos futures adversaires pour la Coupe du Monde », confirme Marine Ménager.