L’Argentine rattrapée par ses démons
Les ennuis pour l’Argentine ont commencé très tôt, dès la deuxième minute avec l’expulsion pour dix minutes de son talonneur et capitaine Julián Montoya suite à une faute sur le pilier Jean-Baptiste Gros, obligé d’être remplacé par Reda Wardi pendant les 78 minutes restantes.
Dix minutes de plus ont été infligées par l’arbitre Luke Pearce à l’encontre du troisième-ligne Juan Martín González qui, voulant bien faire en déniant un ballon d’essai à Louis Bielle-Biarrey, a fait tout le contraire : carton jaune et essai de pénalité à la 34e.
Le sparadrap du capitaine Haddock
Toute la première mi-temps a été entachée par ça, les Pumas n’arrivant pas à se débarrasser de ce sparadrap de l’indiscipline. Le talonneur en moins et la troisième-ligne fragilisée, il a fallu opérer des changements très tôt pour renforcer un pack malmené dès les premières mêlées : 64% de réussite à la fin alors qu’on en était à la moitié en première période.
Au fil de la rencontre, les Pumas n’ont cessé de s’adapter à la situation, forçant les remplacements au gré des blessures et protocoles commotion. Rien n’a été facile.
« On n’a pas fait beaucoup de fautes dans les premières minutes mais on n’était pas disciplinés dans notre jeu et ça nous coûte cher », nuançait le sélectionneur Felipe Contepomi en conférence de presse.
Si elle cumulait 8 pénalités en première période, l’Argentine n’en a eu qu’une de plus dans une deuxième mi-temps autrement mieux maîtrisée avec 14 points marqués.
L’indiscipline, talon d’Achille de l’Argentine
L’indiscipline reste un talon d’Achille pour l’Argentine, qui peine à se hisser au niveau des meilleures équipes mondiales.
Les deux cartons jaunes en première période ont forcé les joueurs à jouer à 14 pendant la moitié du temps, ce qui a laissé la France prendre une avance décisive de 30-9 à la mi-temps. Cette accumulation de fautes, ajoutée à une mêlée en souffrance, a offert aux Bleus des opportunités clés en termes de territoire et de possession.
Longtemps redoutée, la mêlée argentine a perdu de sa superbe, notamment dans la première heure de jeu. Les pénalités concédées dans ce secteur ont facilité les offensives françaises et mis les Pumas sur le reculoir. Malgré une légère amélioration en conquête, et notamment en touche, après l’entrée des remplaçants en première ligne, les dégâts étaient déjà irréversibles.
Des progrès malgré tout
Sous Felipe Contepomi, l’Argentine montre des progrès, mais l’inconstance persiste. Si certains moments du match ont témoigné du potentiel des Pumas, ces éclairs ont été étouffés par les erreurs et par l’efficacité clinique des Bleus.
« La France, quand elle rentre dans les 22 mètres, elle est difficile à stopper », remarque Contepomi. « Les Français sont très pragmatiques, ils ont pris toutes les opportunités quand ils étaient dans nos 22. Nous on en a moins pris, c’est comme ça.
« C’est des choses à améliorer, qu’on va travailler. C’est pour cela que la France est l’une des meilleures équipes du monde (…) Il y a de très grosses individualités dans l’effectif français. Si tu donnes des espaces à un joueur comme (l’ouvreur Thomas) Ramos, c’est dur. »
L’Argentine conclut sa saison internationale avec six victoires en douze rencontres, un 50-50 mitigé.
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