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Angleterre : des promesses, mais encore trop de failles avant le Crunch

Par AFP
Marcus Smith célèbre son essai contre la France en mars dernier (Photo par Dan Mullan/The RFU Collection via Getty Images)

L’Angleterre marche sur un fil depuis plusieurs mois et tombe souvent du mauvais côté : celui des défaites, qui s’enchaînent face aux cadors du rugby mondial. Mais elle affiche des progrès et compte des individualités capables de secouer la France, son prochain adversaire.

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Triste bilan, mais…

Avant le « Crunch » de samedi à Twickenham, le XV de la Rose reste sur sept revers consécutifs contre des équipes de l’élite. La série a débuté en mars 2024 chez les Bleus (33-31) et s’est étirée le week-end dernier en Irlande (27-22).

Seul le Japon, battu en juin et en novembre (52-17 et 59-14), a permis d’embellir le bilan du sélectionneur Steve Borthwick dans l’intervalle.

Si l’incapacité des Anglais à basculer du bon côté commence à agacer, la fédération offre une lecture plus nuancée : quinze de leurs dix-sept derniers matches se sont terminés sur un écart à un chiffre.

Leur dernier coup d’éclat remonte à presque un an et un drop victorieux de Marcus Smith après la sirène contre l’Irlande (23-22) à Twickenham.

Coups de mou coupables

Souvent, les Anglais démarrent fort, puis dévissent en seconde période.

Ce décrochage a par exemple été fatal en novembre face aux All Blacks (22-24), passés seulement devant à la 76e minute. Et il s’est reproduit samedi à Dublin : le XV de la Rose, devant à la mi-temps (10-5), a encaissé 22 points sans réponse avant de réduire l’écart en fin de match.

Pour l’ex-ailier irlandais Tommy Bowe, c’est un problème physique. Après un départ canon, « tout à coup, dix minutes avant la mi-temps, la lumière s’est éteinte », a-t-il dit dans le podcast Rugby Union Weekly. « On aurait dit qu’ils essayaient délibérément de ralentir le jeu. Et en seconde période, ils n’avaient plus de souffle. »

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Courtney Lawes, ex-gloire de la sélection (105 sél.), met plutôt cela sur un manque « d’expérience ». Pour cette raison, l’Angleterre « a vraiment du mal à s’adapter aux matchs et aux changements d’intensité dans le jeu », a relevé l’actuel joueur de Brive (Pro D2) auprès de l’AFP.

Progrès en défense et en attaque

En Irlande, l’équipe de Borthwick a cependant « montré quelques signes d’amélioration » par rapport à l’automne, a retenu l’ex-capitaine Lawrence Dallaglio dans sa chronique pour le Sunday Times.

Selon lui, c’était particulièrement visible en défense, où « ils étaient beaucoup plus compétents » dans les placages individuels et dans « la cohésion de l’ensemble du système ».

Son ancien sélectionneur, Clive Woodward, a lui apprécié « l’état d’esprit positif » contre les doubles tenants du titre, surtout en attaque.

« Un bon exemple de cela, c’était les relances courtes de l’Angleterre », a-t-il écrit dans le Mail on Sunday. « Les coups de pied de Marcus Smith étaient instantanément récupérés par Freddie Steward. Cela peut sembler anecdotique, mais cela fait partie de quelque chose de bien plus grand. »

Deux Smith pour le prix d’un

Contre la France, Borthwick tente un pari audacieux en reculant à l’arrière son ouvreur habituel, Marcus Smith (25 ans, 40 sél.), pour confier le poste stratégique de n°10 au prometteur Fin Smith (22 ans, 7 sél.), titulaire pour la première fois sous le maillot national.

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« Peut-être qu’ils veulent mettre un peu plus de jeu dans leur rugby », a résumé l’arrière tricolore Thomas Ramos cette semaine. Marcus Smith, « c’est un joueur dont il faut encore plus se méfier lorsqu’il a le ballon parce qu’il est capable de traverser le terrain à tout moment », disait-il.

L’Angleterre mise sur le flair et les feintes du joueur des Harlequins pour contre-attaquer, et sur le talent précoce de Fin Smith pour organiser.

Ce dernier sera associé en charnière à Alex Mitchell, avec qui il a pu développer des automatismes à Northampton. Il faudra aussi surveiller un autre joueur des « Saints », l’ailier Ollie Sleightholme, auteur de quatre essais en trois matches à l’automne.

Le XV de la Rose cherchera aussi à piquer les Bleus avec ses hommes forts du moment : le flanker Tom Curry, le centre Ollie Lawrence et le deuxième ligne Maro Itoje, récemment désigné capitaine.

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