
« Il y a ce passif avec cette équipe... » : les Bleues avant le Crunch
En lice pour un Grand chelem dans le Tournoi des Six Nations féminin, les Bleues affrontent ce samedi à Twickenham leur bête noire : l’Angleterre, sextuple tenante du titre, nation reine que le XV de France n’a plus battue depuis 2018.
Depuis cette date, l’année du dernier titre français dans le Tournoi, les désillusions se sont enchaînées pour les Bleues, qui ces quatre dernières années ont vu leurs espoirs de titre piétinés par les Red Roses lors de la dernière journée.
« Ça fait toujours quelque chose, c’est un stade mythique du rugby et ça fait plaisir de voir un match de rugby féminin dans des grands stades comme celui-ci », a expliqué la co-capitaine Marine Ménager vendredi après un dernier entraînement. « C’est une grosse reconnaissance de la part de la fédération anglaise, et on est hyper fières de pouvoir jouer sur ce terrain. »
Les Bleues avaient déjà affronté les Anglaises en 2023 dans ce même stade, devant plus de 58 000 spectateurs, s’inclinant 38 à 33 après avoir été menées 33 à 0. « Je pense qu’on a tiré des apprentissages de ce match », assure Ménager (28 ans, 56 sélections). « On sait qu’elles font des supers entames de match, il ne faut pas reproduire le même schéma. »
À quatre mois d’un Mondial (22 août – 27 septembre) chez ces mêmes Anglaises, les Bleues ont l’occasion d’enfin frapper un grand coup et d’effacer les doutes nés d’une année 2024 morose et d’un début de Tournoi laborieux.
Les Bleues, qui se sont difficilement imposées en Italie (34-21) après avoir été longtemps menées, cherchent à relativiser la montagne à laquelle elles s’attaquent, peut-être pour éviter de vaciller devant l’ampleur de la tâche à mener, évoquant en chœur « un match comme les autres ».
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— France Rugby (@FranceRugby) April 25, 2025
« Oui c’est la meilleure équipe du monde », reconnaît Ménager. « Elles ont perdu deux matchs en sept ans, donc forcément les statistiques ne sont pas en notre faveur », explique la trois-quarts centre des Bleues. « On a vu des ultra favoris perdre des matchs soit disant improbables », a-t-elle souligné.
« Il y a ce passif avec cette équipe, et à chaque fois on sait que ça va être des gros matchs », a expliqué l’autre co-capitaine, la deuxième ligne Manae Feleu (25 ans, 25 sélections), qui s’est entraînée normalement vendredi après avoir été ménagée jeudi.
Face à une équipe au paquet d’avants réputé surpuissant, le XV de France devra encore hausser son engagement physique. Pas question de montrer les mêmes fragilités sur les ballons portés qu’en Italie, où les Françaises ont trop facilement concédé des fautes et des essais face à un pack italien pourtant moins costaud que les mastodontes anglaises.
Avec les sœurs Teani et Manae Feleu, la deuxième ligne Madoussou Fall-Raclot ou la pilier droit Assia Khalfaoui, le XV de France a « des joueuses de plus en plus prêtes, de ce gabarit-là, de cette puissance-là », veut croire Mignot.
Souvent laborieuses dans leur jeu malgré leurs quatre victoires dans le Tournoi, les Bleues peuvent au moins s’appuyer sur leurs ressources mentales, après avoir battu l’Irlande malgré un carton rouge, ou renversé l’Italie dans un match bien mal embarqué.
« On a eu des moments de difficulté, où le groupe est resté soudé, structuré, pour tenir le bras de fer et faire basculer les rencontres », souligne David Ortiz.
Reste encore à montrer plus de continuité dans le jeu offensif face à une équipe moins monolithique que sa réputation ne le dit. « Aujourd’hui l’Angleterre a une capacité à déplacer le jeu, contrairement au passé », estime Ortiz.
« Je pense qu’on peut mettre beaucoup plus de rythme et si on s’appuie sur nos forces on peut franchir » la défense anglaise, espère Khalfaoui.
« On est sur des styles de jeu très différents, mais ce n’est pas forcément un point faible », explique Vernier à l’AFP. « On est sur un jeu plus aéré, avec plus de passes, plus de vitesse, plus d’imprévisibilité, parce que parfois, on s’étonne de ce qu’on fait (rires). »
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