Tameifuna, une longévité aussi hors-norme que son gabarit
L’Union Bordeaux-Bègles a annoncé ce week-end la prolongation du contrat liant Ben Tameifuna au club girondin jusqu’en 2027. Le pilier international tonguien aura alors 36 ans, et une carrière aussi XXL que son physique.
À cette occasion, le club girondin a trouvé un moyen inédit de communiquer la bonne nouvelle. Vêtu d’un maillot floqué du 27, comme l’année de fin de son nouveau contrat, ‘Big Ben’ s’est rendu dans les tribunes du stade Chaban-Delmas samedi pour communier avec les supporteurs qui tenaient des pancartes à son effigie.
Un moment très sympa, qui témoigne de l’attachement du joueur au club, où il aura passé sept ans s’il va au bout de son bail.
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Ben Tameifuna vient d’officialiser sa prolongation au coeur des tribunes avec les supporters 😍
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— UBB Rugby (@UBBrugby) October 12, 2024
Sept saisons à l’UBB précédées de cinq ans au Racing 92 (2015-2020), et trois ans sous le maillot des Chiefs, en Super Rugby (2012-2015). Une longévité assez remarquable pour ce joueur unique qui avait détonné dès ses premières apparitions au plus haut niveau.
Tameifuna, colosse aux mains d’orfèvre
Souvenez-vous du jeune Ben Tameifuna. On l’avait découvert tout jeune, vingt ans à peine en Super Rugby. Un pilier droit aussi haut que large (1,83 m, 130 kg à l’époque), face à qui il valait mieux ne pas se retrouver ballon en main sous peine de prendre un arrêt buffet définitif.
Jusqu’à là, rien d’anormal. Mais ce qui avait immédiatement marqué les esprits, c’était cette mobilité, cette capacité à casser les plaquages ou à raffûter violemment l’adversaire afin de rester debout et faciliter la poursuite du jeu d’une chistera ou d’une passe acrobatique.
Avec son centre de gravité bas et sa vitesse assez insolente pour un tel gabarit, il a crevé l’écran durant ses trois années à Waikato, marquant neuf essais en 65 matchs. Pas mal pour le colosse aux mains d’orfèvre.
La Nouvelle-Zélande le voyait partir à regret dès 2015, alors que ‘Big Ben’ n’avait que 24 ans. Aligné avec U20 néo-zélandais, le natif d’Auckland n’aura jamais eu l’occasion de porter le maillot des All Blacks. Sans regret, car c’est sans doute ce qui lui permet, à 35 ans, d’être toujours aussi performant.
En évitant les longs déplacements et les compétitions à rallonge que la Nouvelle-Zélande dispute chaque année (Rugby Championship, tournées dans l’hémisphère nord, parcours en Coupe du Monde), Tameifuna s’est offert des plages de repos qu’il n’aurait pas eues en étant international néo-zed.
« Je ne me soucie pas vraiment de ce que les gens écrivent »
En 2017, il défend pour la première fois les couleurs des Tonga, son pays d’origine et depuis il ne manque plus une occasion de porter haut le drapeau rouge orné d’un rectangle blanc dans son coin supérieur gauche, dans lequel est placée une croix rouge. Avec les Ikale Tahi, il a disputé deux Coupes du Monde (2019, 2023).
Les 36 sélections qu’il compte aujourd’hui constituent une fierté pour lui, d’autant que certains lui promettaient des lendemains difficiles en raison de son poids jugé excessif, et d’autres l’enjoignaient à s’alléger pour durer.
« Je ne me soucie pas vraiment de ce que les gens écrivent », déclarait-il à ce sujet à RugbyPass il y a quatre ans, alors qu’il était monté jusqu’à 166 kg. Le Racing 92 lui avait alors ordonné de redescendre à 140 kg pour prétendre retrouver l’équipe.
‘Big Ben’ recensé officiellement à 148 kg aujourd’hui
« Qui va se jeter sur moi pour me le dire ? Parfois, je regarde ce genre de choses et j’en ris. Oui, c’est vrai (qu’il était en surpoids). Mais venez me le dire en face. Je m’en fiche. Je suis ce que je suis, prenez-moi comme je suis, et si vous n’aimez pas ça, dommage, il y a plein d’autres personnes dehors. »
Près de dix ans après son départ pour l’Europe, le joueur est officiellement recensé à 148 kg sur le site de l’UBB, soit 18 de plus que lors de ses débuts.
Ce qui ne l’empêche pas de martyriser les piliers adverses, et de participer au jeu offensif de l’UBB. Le club girondin avait d’ailleurs préféré l’aligner à moitié blessé lors de la dernière finale de Top 14, plutôt que jouer sans lui. Force est de reconnaître que Big Ben est toujours là, et bien là. Au moins jusqu’en 2027.
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