Racing 92 : contre l'USAP, 25 minutes de rugby et puis rideau
Le Racing a gagné samedi devant Perpignan (30-23) en Top 14 mais a encore montré ses limites actuelles, arrêtant de jouer après une entame pourtant prometteuse.
« Comptablement, c’est positif ». En quatre mots, Gaël Fickou a parfaitement résumé le match du Racing 92 face à Perpignan, samedi après-midi.
Quatre points engrangés qui ramènent le club des Hauts-de-Seine à la 8e place. Un classement loin d’être rédhibitoire alors qu’on n’a pas encore atteint le tiers de la saison régulière, mais pas vraiment conforme aux ambitions initiales. Et pas grand-chose de plus à tirer de ce match, où l’on a surtout vu la fébrilité des Franciliens, un mal récurrent.
Sans oublier que l’USAP est venue à La Défense Arena amputée de 17 blessés, dont des joueurs majeurs comme Posolo Tuilagi, Jake McIntyre, Lucas Dubois, Jaco van Tonder…
En dépit de ces absences, les Catalans ont bien failli réussir une remontada inespérée au vu de la première demi-heure de jeu.
Pendant trente minutes pourtant, le Racing a tout réussi ou presque. Trois essais inscrits, de l’opportunisme, des courses tranchantes, de l’audace… À défaut d’actions dignes du tableau noir, les joueurs de Stuart Lancaster avaient su se montrer plus réalistes que jamais cette saison.
Lancaster : « Les 25 premières minutes, les meilleures de la saison »
« Les 25 premières minutes ont été de loin nos meilleures depuis le début de saison », soulignait d’ailleurs le manager anglais après la rencontre. 25 minutes, un peu léger tout de même quand on s’appelle le Racing.
Pourtant, on pouvait même croire que le championnat était enfin lancé pour son équipe, et on commençait à s’inquiéter pour les visiteurs, qui étaient rentrés de leur dernier déplacement avec 66 points dans les soutes (66-12 à Bordeaux).
« On marque assez rapidement, on fait du jeu, on est assez décisifs dans l’ensemble », appréciait Fickou en conférence de presse, tout en pointant déjà du doigt « une occasion franche à cinq mètres de la ligne qu’on perd sur un mauvais lancer ».
En fait, ce sont même deux touches à 5 m de l’en-but adverse que le Racing a gâché dans le premier quart d’heure de la rencontre. Passées relativement inaperçues dans l’euphorie du début de rencontre, mais Initiatrices de la suite.
Le début de saison aurait dû inciter les Racingmen à ne pas s’endormir sur leurs lauriers. Ils n’ont pourtant rien fait pour laisser l’USAP la tête sous l’eau.
Dix cartons jaunes en dix matchs, dont trois samedi
Dominés en mêlée, contestés en touche, les ‘ciel et blanc’ n’ont plus eu de munitions à disposition. Contraints d’écoper pour résister aux vagues catalanes, ils ont commis un nombre de fautes invraisemblables, totalement incompatibles avec les exigences d’une équipe vouée à jouer le haut de tableau.
Avec 15 pénalités sifflées contre eux assorties de trois cartons jaunes (dix en huit matchs au total), ils n’ont dû leur salut qu’à la maladresse des joueurs de Franck Azéma, plus disciplinés mais coupables de pertes de balle bien trop nombreuses pour compléter leur remontada.
« On se met à la faute, un carton, deux cartons, le troisième à la fin », soupirait Fickou. « À ce niveau-là ça ne pardonne pas face à de bonnes équipes avec beaucoup de caractère. Si tu n’es pas parfait techniquement, au niveau de la discipline, ça devient compliqué.
Fickou évoque le manque de plaisir
« C’est vrai qu’on reste souvent sur notre faim. […]. On laisse passer l’opportunité de prendre un peu plus de points, un peu plus de plaisir aussi ».
« Il y a du soulagement après cette victoire contre Perpignan », avouait sans ambages Lancaster.
Peu de plaisir, du soulagement de gagner à domicile contre l’avant-dernier budget du Top 14… Fâcheux, tout de même, pour une équipe bardée d’internationaux à tous les postes.
La « petite équipe » fustigée par l’entraîneur adjoint Frédéric Michalak le week-end dernier a encore besoin de grandir.