Alldritt, Guillard, Moefana... : les hommes forts du XV de France

L’activité débordante d’un Grégory Alldritt retrouvé, la solidité de son pilier Jean-Baptiste Gros, les plaquages tonitruants de Yoram Moefana… Pour remporter le Tournoi des Six Nations samedi en battant l’Écosse 35 à 16, le XV de France s’est appuyé sur quelques hommes forts.

Grégory Alldritt, ferrailleur ressuscité

On le voyait émoussé lorsqu’à l’automne, le troisième ligne centre de La Rochelle avait été absent de la feuille de match contre l’Argentine afin de se régénérer. Le numéro 8 des Bleus, qui a fini le Tournoi capitaine après la grave blessure d’Antoine Dupont au genou droit, a remis les pendules à l’heure.

« Je n’étais pas forcément inquiet, j’étais conscient de mon niveau, j’ai travaillé dur », a expliqué le joueur formé à Auch. Intraitable dans le combat, dans le jeu au sol, dans l’avancée sur chacun de ses ballons, il a livré un énorme Tournoi, enchaînant cinq titularisations aux côtés de François Cros et Paul Boudehent, au centre d’une troisième ligne redoutable.

« Il a fait le travail nécessaire pour rectifier des choses », a salué le sélectionneur Fabien Galthié avant d’affronter l’Écosse, où Alldritt a de nouveau bataillé sans relâche.

Yoram Moefana prend de « l’ampleur »

Face à l’Écosse, le numéro 12 de Bordeaux-Bègles a enchaîné une 8e titularisation successive en Bleu et semble avoir pris une avance sérieuse sur la concurrence, signant un doublé plein d’autorité.

« Yoram est en train de prendre une ampleur (en équipe de France) qui est la sienne » à l’UBB, explique son coéquipier Maxime Lucu. « C’est quelqu’un de réservé, de timide dans la vie de tous les jours et qui marche à la confiance. »

Installé en numéro 12 après avoir été un temps mis à l’aile, avec 37 sélections à 24 ans à peine, Moefana semble de plus en plus à l’aise sur le plan offensif et est un mur en défense, avec des plaquages dévastateurs, comme à Dublin où il a soulagé des Bleus asphyxiés dans le premier quart d’heure.

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🇫🇷 Doublé pour Yoram Moefana, qui inscrit son deuxième essai de la soirée !

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Mickaël Guillard, la force tranquille

Sur le banc en début de Tournoi et auteur de bonnes entrées, le deuxième ligne de Lyon (24 ans, 10 sélections) a pris une autre dimension en Italie, où il a réalisé un gros match en étant titulaire en remplacement d’Emmanuel Meafou, malade.

Le retour du surpuissant Toulousain n’a pas empêché Guillard, impassible hors du terrain mais gros plaqueur sur la pelouse, de démarrer les deux derniers matchs du Tournoi avec le numéro 5 dans le dos.

« Deuxième ligne moderne », selon l’entraîneur adjoint Laurent Sempéré, Guillard « grandit dans ce groupe, il prend de plus en plus de place ». Mobile malgré sa puissance, il peut jouer aux deux postes (4 et 5) de la deuxième ligne, et même en troisième ligne, une polyvalence appréciable aux yeux du staff.

Jean-Baptiste Gros, discret combattant

Longtemps freiné par des blessures, le pilier gauche de Toulon a enfin pu réaliser son « rêve », expliquait-il à l’AFP avant d’affronter l’Angleterre : « Enchaîner, même quatre ou cinq matchs. »

Titulaire tout le Tournoi, il a pris de l’avance sur le Toulousain Cyril Baille, pourtant un des meilleurs piliers gauches au monde, mais de retour d’une grave blessure à la cheville.

Dans la lignée de ses bons matchs de novembre, Gros est toujours aussi précieux dans le travail de l’ombre, avec une jolie activité en défense, tout en se montrant de plus en plus visible ballon en main. « Les gens ne se rendent pas forcément compte qu’il a également beaucoup de mains », expliquait en novembre l’entraîneur des avants William Servat.

Louis Bielle-Biarrey, à toute vitesse

Impossible d’ignorer l’ailier au casque rouge, devenu l’arme offensive numéro 1 des Bleus pendant ce Tournoi. Avec 8 essais dans le Tournoi, un record égalé, « LBB » affole les défenses comme les statistiques, à 21 ans à peine.

« Tout me réussit » en ce moment, reconnaît la flèche de l’UBB, pas avare d’efforts en défense malgré son gabarit modeste, et qui semble toujours être le premier à suivre les jeux au pied de ses partenaires comme les siens.

« Louis est vraiment en progression constante », a déclaré Galthié après la victoire contre l’Écosse, saluant « un exemple à suivre pour beaucoup de joueurs de cette équipe ».

À ce rythme, Damian Penaud, meilleur marqueur de l’histoire des Bleus à égalité avec Blanco (38 essais), devrait surveiller ses arrières.

Et de 8 ! Louis Bielle-Biarrey devient le meilleur marqueur d’essais du Tournoi des Six Nations sur une édition 🔥#rugby #sixnations pic.twitter.com/d4UFo6mhsG

— RugbyPass FR 🇫🇷 (@RugbyPass_FR) March 15, 2025