U20 : « C’est hallucinant, c’est rageant », les réactions après la défaite de la France face à la Nouvelle-Zélande
La Nouvelle-Zélande a battu la France 27-26 et a pris la tête de la poule A après la deuxième journée du Championnat du Monde U20 en Afrique du Sud. En zone mixte juste après le coup de sifflet final, l’entraîneur et les joueurs ont débriefé la défaite.
Sébastien Calvet, entraîneur : « C’est un truc de fou »
Quelle réaction après cette rencontre ?
« Très frustré. On savait que les Néo-Zélandais avaient gagné le Rugby Championship, c’est donc la meilleure nation du Sud. On a maîtrisé de manière assez propre cette première mi-temps même s’il y a 13 ballons rendus – c’est le mal français qu’on avait déjà vu contre l’Espagne – et cinq ballons perdus sur les touches. Le secteur de la touche nous a aussi coûté cher ce soir. On a le sentiment qu’on a des joueurs qui ont été vraiment au rendez-vous de l’événement et d’autres un peu moins.
« Maintenant on n’a plus qu’à croiser les doigts pour qu’on arrive à se qualifier. Ça ne dépendra pas que de nous parce qu’on n’a fait qu’un bonus sur ce match. Si on se qualifie, on se dira qu’on a tenu tête à la meilleure nation du Sud et qu’on aurait pu et dû gagner. On peut être que déçus et frustrés même si à côté de ça on peut reconnaitre que certains de nos joueurs – et l’équipe par moments – a su élever le curseur et montrer qu’elle pouvait remporter cette compétition. On peut la remporter, mais là, le mal est fait. Avec un seul point de bonus ça va être très dur de finir meilleur second. »
Qu’est-ce qui s’est passé pour que le cours du match s’inverse en seconde période ?
« On avait dit que c’est une équipe contre qui il faut tenir le ballon. En seconde mi-temps, dans les cinq minutes on a deux ballons perdus alors que la consigne à la mi-temps est : soyons propres. Ça ne nous met pas dans le bon tempo. On a eu un peu plus de difficulté à être mobiles avec le coaching. C’est une compétition où analyser après c’est bien beau, mais des fois c’est trop tard.
« Cette équipe était à notre portée. C’est le sport. Plutôt grosse, grosse, grosse déception. Si après on sait qu’on a une chance de se qualifier, on sait qu’on pourra taper tout le monde. »
Un point sur les blessés ?
« On a manqué de lucidité et la fraîcheur physique n’y était pas. Le KO est acté pour Charles (Kante-Samba). Pour Zinedine (Aouad), c’est une belle douleur au genou ; ça m’a l’air compromis, au moins pour finir la compét. C’est vraiment une soirée qui se termine très mal. »
Est-ce que le staff croyait à la victoire après l’essai de Mathis Ferté ?
« Bien sûr qu’on y a cru ! Sincèrement, on voyait bien que c’était deux équipes qui se valaient. C’est sur cet essai-là pour moi le tournant, où il aurait fallu basculer psychologiquement en faveur et c’est là où derrière on perd deux ballons coup sur coup. C’est hallucinant, c’est rageant. Si tu ne perds pas ces ballons, c’est eux qui en prennent un coup sur la casquette. Il faut se mettre à leur place quand on repasse devant à la 77e. C’est un truc de fou, c’est le sport, c’est comme ça. C’est rageant quand on aurait pu gagner un match.
Joe Quere Karaba, troisième-ligne : « Chacun a voulu faire la sienne »
Quelle réaction après un tel match ?
« On est beaucoup frustré. Il y a beaucoup de déception parce qu’on a le match en main et derrière on prend le point de bonus défensif. Il va falloir bien préparer le Pays de Galles pour espérer être qualifiés. »
Comment expliquer les fautes en seconde période ?
« Manque de lucidité. On n’a pas su rester froid. Derrière, avec ce manque de lucidité on fait beaucoup de fautes et on est puni avec des pénalités.
« Vers la fin, chacun voulait faire la sienne, on était peu ensemble et c’était bien dommage. Si on était restés soudés peut-être que la fin de match aurait été différente. »
Est-ce qu’il y avait la possibilité de marquer plus en première mi-temps ?
« On a eu beaucoup d’opportunités, surtout dans leur camp. On aurait pu marquer, mais chacun a voulu faire la sienne. On a joué un peu à tout seul. Derrière on fait des fautes et on leur rend le ballon. »
Comment juges-tu ta performance ?
« Très content de ma première mi-temps. Mais la dernière action, c’est de ma faute sur le maul. Un peu déçu parce que j’enchaîne deux fautes, deux pénalités où on perd du terrain. Je dirais : peut faire mieux. »
Léo Carbonneau, demi de mêlée : « comptablement, rien n’est fait »
Quelle réaction à chaud ?
« C’est très frustrant au niveau du scénario. On s’est rendu coup pour coup. Chaque équipe a eu ses moments forts, ses moments faibles et au final, ça se joue sur une pénalité. »
Comment expliquer le sursaut néo-zélandais en seconde période ?
« Ça m’a fait penser au match de l’Angleterre où on domine la première mi-temps et on fait un retour de seconde mi-temps et on n’arrive pas à retrouver ce momentum. »
Y a-t-il une différence entre le match de cette année et celui de l’année dernière ?
« Le match n’avait rien à voir. On a des qualités autres que l’année dernière. On a plus ce jeu basé sur la vitesse alors que l’année dernière on était plus sur de la puissance et on arrivait à travailler plus autour des rucks. Cette année, dès qu’on a réussi à mettre en place notre jeu, on a réussi à marquer. On a été très courageux en défense. Je prends un jaune, on a des joueurs qui ont des crampes, on joue en infériorité numérique et ça a pesé sur le match. »
On a l’impression que les cinq dernières minutes sont mal maitrisées…
« On réceptionne mal le coup d’envoi, on est mal sorti du camp, on a trouvé deux touches directes, on s’est fait gratter deux ou trois ballons sur les sorties de camp… C’est quelque chose qu’il va falloir régler par rapport au prochain match. Mais je ne suis pas inquiet parce qu’on a pris le bonus défensif et comptablement, rien n’est fait. L’année dernière, une équipe s’est qualifiée avec 9 points et là on peut avoir 10 ou 11 points. C’est quelque chose qui va nous motiver par rapport au prochain match. »