Debrief : Malgré le contexte, les Bleus s'en sortent en Uruguay
Dans un contexte tendu par les affaires extrasportives qui polluent la tournée des Bleus en Amérique du Sud, l’équipe de France dite de « développement » a battu l’Uruguay, ce mercredi soir à Montevideo.
Avec une équipe complètement remaniée par rapport à celle alignée à Mendoza contre l’Argentine samedi, ces Bleus expérimentaux n’ont pas eu la partie facile.
Même s’ils ont été menés au score tout au long de la rencontre, los Teros ont été à hauteur de l’affiche, l’Uruguay n’ayant pas souvent l’occasion d’accueillir une top nation.
Les Bleus, dominants devant, ont rapidement creusé l’écart en première période (17-0, 20e). Mais los Teros, à l’image de ce qu’ils avaient montré durant la dernière Coupe du Monde, se sont accrochés et sont revenus à 23-14 en début de deuxième période.
L’entrée de Posolo Tuilagi redonnait de l’air aux Bleus. Le colosse de l’USAP faisait deux tout-droit sur 40 m pour un doublé qui n’a pas fini de tourner sur les réseaux sociaux (60, 63).
Fidèle à elle-même, l’Uruguay ne lâchait rien et profitait d’une relance kamikaze des Bleus pour inscrire un essai casquette qui ne manquera pas de faire râler Fabien Galthié 43-21, 64e).
Puis en fin de match, les locaux égalisaient même au nombre d’essais (4 partout) sur une mêlée enfoncée à 5 m de la ligne bleue, récompensée d’un essai de pénalité (43-28, 78e).
Les Bleus voulaient gagner
On aurait pu croire que l’équipe de France allait privilégier le jeu pour ce match semi amical sur le terrain de la 17e nation au classement World Rugby. Mais en désignant les poteaux dès la 7e minute, les Bleus ont montré qu’ils étaient là avant tout pour gagner. Au total, Léo Berdeu a passé cinq pénalités : 15 points qu’on retrouve à l’arrivée.
Couilloud sur la lancée
Le demi de mêlée du LOU a montré qu’il n’avait rien perdu de ses qualités de finisseur en traversant l’Atlantique. Le meilleur marqueur d’essais du Top 14 (17) a inscrit un doublé en première période dans le plus pur style de puncheur.
Tuilagi en mode bulldozer
Si le public uruguayen ne connaissait pas encore Posolo Tuilagi, il a payé pour voir. Entré à la 59e, le 2e ligne avait planté deux essais quatre minutes plus tard. Deux essais venus conclure des courses de 30 m où le colosse d’origine samoane joue au Culbuto avec ses adversaires dans un fascinant mélange de puissance pure et de technique, le 2e ligne frisant les 150 kg se permettant en pleine course de changer le ballon de main pour raffûter d’un côté, puis de l’autre, des adversaires tombés comme des mouches.
Beria s’est montré
Giorgi Beria n’a pas raté sa première apparition en bleu, ou plutôt en blanc pour le coup. Le pilier gauche d’origine géorgienne (24 ans) a tenu la barraque en mêlée et a montré de belles dispositions balle en main, à l’image de cette passe après contact pour l’autre pilier, Thomas Laclayat, qui a initié l’action du premier essai de Couilloud. La blessure précoce de Laclayat l’a contraint à disputer 80 min. C’était sans doute trop, la mêlée bleue prenant de plus en plus l’eau en fin de match. Mais ça n’occulte pas sa performance globale.
L’Uruguay en mode Coupe du Monde
Baptiste Couilloud, le seul Bleu aligné à Montevideo déjà titulaire en Coupe du Monde face à l’Uruguay, n’a pas dû être dépaysé. En effet, onze des titulaires ce mercredi l’étaient aussi à Lille, le 14 septembre dernier. En étirant la comparaison au banc des remplaçants, 20 des 23 Teros étaient en France l’automne dernier. Et déjà, ils avaient fait plus qu’embêter les Bleus vainqueurs sans relief (27-12).