Gaël Fickou, le retour de l'expérience au centre
Privé du début du Tournoi des Six Nations après s’être fracturé un pouce, revenu sans bousculer la hiérarchie au centre, Gaël Fickou va retrouver son rôle de titulaire samedi 15 mars (21h) face à l’Écosse, où son expérience et sa solidité sont attendues dans un match pour le titre.
Voir le XV de France jouer un Tournoi complet sans jamais inscrire Gaël Fickou sur la feuille de match n’est pas arrivé depuis 2012, mais 2025 a bien failli briser la série du joueur le plus capé encore en activité (93 sélections).
D’autant plus frustrant qu’il n’est qu’à un cran de la barre des 50 matchs disputés dans le Tournoi, le record français de Philippe Sella, après avoir joué l’intégralité des rencontres lors des trois précédentes éditions, dont celles du Grand Chelem en 2022.
Mais l’attente de Gaël Fickou va prendre fin samedi (21h) face à l’Écosse. Le sélectionneur Fabien Galthié l’a annoncé titulaire ce jeudi matin en conférence de presse, comme c’était pressenti après le dernier entraînement à haute intensité de mercredi.
« Gaël fait partie des joueurs automatiquement dans le groupe France et son absence était liée à sa blessure », a sobrement commenté Fabien Galthié en conférence de presse.
Rarement blessé, le joueur du Racing 92 n’était pas à Marcoussis pour préparer les deux premiers matchs du Tournoi, après s’être cassé le pouce fin décembre en Top 14.
De retour dans le groupe élargi avant l’Italie, il avait été libéré pour lui laisser du temps de jeu en Top 14, alternant le bon contre La Rochelle et le moins bon contre Pau, à l’image du Racing 92, en difficulté cette saison.
S’il a loué l’expérience et la polyvalence de Fickou avant l’Irlande, Fabien Galthié avait choisi de maintenir sa confiance à Moefana et Barassi, sa paire de centres depuis le début du Tournoi. À raison au vu de la victoire 42-27 et de leur performance majuscule à Dublin, que Fickou a regardé de loin, n’étant ni remplaçant, ni réserviste, ‘victime’ comme d’autres du banc à sept avants.
L’assurance au centre
Un autre signe de déclassement, après celui lors du test-match contre le Japon en novembre : Gaël Fickou avait vu le coup d’envoi de la rencontre depuis le banc après avoir été titulaire lors de ses 48 précédentes apparitions en Bleu.
Mais la blessure de Pierre-Louis Barassi à Dublin, sorti en raison d’une commotion et forfait pour l’Écosse, ainsi que la pression de l’enjeu contre le XV du Chardon ont redonné sa chance à l’expérimenté Gaël Fickou, notamment par rapport à son concurrent direct à ce poste, Nicolas Depoortère (22 ans, deux sélections).
Difficile en effet de se passer du patron de la défense des Bleus qui, à bientôt 31 ans (le 26 mars), n’a plus la flamboyance offensive de ses débuts, mais reste l’assurance tout risque à son poste.
Il reste le taulier : « Il sait quand il faut glisser, quand il faut fermer », illustre Philippe Saint-André, le sélectionneur qui l’a lancé en 2013 et actuel consultant pour RMC.
« Gaël est quelqu’un de très communicatif », expliquait en octobre le centre palois Émilien Gailleton, à propos de son aîné, « quelqu’un de très apaisé », à l’expérience « fabuleuse. »
« J’ai toujours dû me battre »
Toujours le premier à parler à ses coéquipiers, les rassurer et les replacer en défense, Fickou est « quelqu’un de posé, de calme, c’est ce qui fait sa force », témoigne l’entraîneur du Racing 92 Patrice Collazo, qui le découvre depuis son arrivée dans les Hauts-de-Seine.
« C’est quelqu’un de très collectif, il est tourné vers les autres », explique Collazo.
« Je ne calcule pas », assurait Fickou en février avant de repartir pour Marcoussis, interrogé sur son inhabituelle absence en Bleu. « Forcément (j’aimerais jouer en Irlande). Mais je pense qu’il faut faire étape par étape. »
Le centre avait été beau joueur devant la presse au moment où sa place était attaquée en novembre. « C’est la vie de groupe et on ne peut pas jouer tous les matchs. Émilien Gailleton, Paul Costes et Yoram Moefana poussent fort. Ça me met en difficulté et c’est ce qu’il faut pour pouvoir tirer le meilleur de moi-même », jugeait-il.
« J’ai toujours été challengé, dans ma carrière. Avant, c’était (Rémi) Lamerat, (Wesley) Fofana et j’en passe. J’ai toujours dû me battre et je continuerai à me battre. Si un jour je n’ai plus le niveau, je rentrerai chez moi, voilà tout. »
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