Shaun Edwards : « Je suis à 100% dédié à l'équipe de France »
Durant toute la durée du Tournoi des Six Nations 2025, dès qu’on passait la Manche, la petite musique autour de Shaun Edwards se faisait entendre. Tantôt on le disait sondé pour reprendre la suite de Warren Gatland quand celui-ci a été débarqué du poste de sélectionneur du Pays de Galles.
Tantôt on le disait – et il se disait aussi ! – intéressé par un poste dans le staff d’Andy Farrell avec les British & Irish Lions pour la tournée de juillet en Australie.
Dans un entretien au Times, le plus anglais des entraîneurs français avait d’ailleurs confié : « Je nagerais même jusqu’en Australie si Faz m’appelle », espérant que cet appel arrive jusqu’aux oreilles de son ancien partenaire des Wigan Warriors (ils y ont joué ensemble entre 1991 et 1997).
Or, dans une interview accordée à l’AFP avant la victoire sur l’Irlande, l’entraîneur de la défense du XV de France depuis 2020, semble rejeter toute velléité de départ. Du moins, dans l’immédiat.
« Dernièrement, je n’ai pensé qu’au Tournoi des Six Nations. Je suis complètement, à 100%, dédié à l’équipe de France », affirme-t-il. « Ensuite, évidemment, tout le monde veut gagner la Coupe du monde. Avec les joueurs qu’on a, à l’âge qu’ils ont, tous les espoirs sont permis.
« Je ne vais pas dire à tout le monde qu’on va la gagner, les autres s’en serviraient pour se motiver, mais je pense qu’on a vraiment une bonne équipe. La plupart de nos joueurs auront autour de 28, 29, 30 ans quand la Coupe du monde arrivera, donc on peut espérer y arriver. »
Une pige avec les Lions ?
A lire entre les lignes, on pourrait même penser qu’il botte en touche sur cette question, tant son calendrier personnel n’apparait pas clairement. Car une pige avec les Lions ne le priverait que de la tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande et pas de la course à la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie.
Mieux, si on prend l’exemple de Felix Jones parti avec l’Angleterre de Steve Borthwick avant de revenir avec les Springboks de Rassie Erasmus quelques mois plus tard, cette petite infidélité pourrait même apporter une bonne expérience au groupe France. Galthié a bien emprunté à Erasmus l’idée du banc en 7-1, alors pourquoi pas le concept de l’agent infiltré ?
Affaire à suivre, donc, d’autant que le nom de Shaun Edwards continue de circuler à mesure que la France performe. Depuis six ans qu’il participe à l’éclosion de cette génération, son professionnalisme n’est plus à prouver.
Venu d’une carrière de joueur dans le rugby à XIII, Edwards, 58 ans, s’est fait connaître au plus haut niveau en entraînant la défense du Pays de Galles lors de sa dernière période faste (2008-2019).
« Ça a été quelque chose d’important pour moi, j’ai beaucoup appris de Warren. C’est lui qui a créé la rush defence (défense agressive faite de montées rapides, NDLR). L’équipe doit être très forte physiquement pour la mettre en place, donc c’était risqué », explique-t-il à l’AFP.
« Sans Warren, je ne pense pas que j’aurais eu cette éducation fantastique que j’ai pu avoir dans le rugby. J’avais mes propres idées, mais j’ai conscience du fait que Warren m’a été d’une grande aide. Il aurait pu prendre quelqu’un d’autre, je n’avais pas beaucoup d’expérience dans le rugby à XV à ce moment-là, mais je pense qu’il m’a pris parce qu’il aimait mes idées pour l’attaque.

« J’ai fini par m’occuper des arrières et de la défense, et pour être honnête, c’était le meilleur moment de ma carrière d’entraîneur. Tout le monde aime entraîner l’attaque, mais pour entraîner la défense, il faut comprendre l’attaque. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre. »
Depuis six ans qu’il co-entraîne le XV de France aux côtés de Fabien Galthié, Edwards a gardé son accent gallois à couper au sabre et ne cesse de s’émerveiller du potentiel de cette équipe de France qui est mûre pour remplir l’armoire à trophées.
« Quand vous regardez certains de ces mecs s’entraîner, la façon dont la balle circule entre les trois-quarts, c’est un plaisir à voir. C’est presque comme si la balle ne touchait pas leurs mains », dit-il à l’AFP.
« J’adorerais apprendre ça, même si je viens du rugby à XIII, de Wigan qui est une vraie ville de rugby où on jouait à toucher tout le temps. Le niveau technique de l’équipe de France, notamment les passes après contact, c’est fantastique. J’adore regarder notre attaque, même à l’entraînement. Je dois juste leur rappeler quand c’est le moment de défendre. »
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