XV de France : qui sont les grands absents de la tournée des Bleus ?
Entre blessures, méforme et choix du staff, beaucoup de prétendants à l’équipe de France sont absents de la liste des Bleus pour la tournée d’automne.
La liste des 42 joueurs retenus pour l’Autumn Nations Series, dévoilée par la Fédération française de rugby (FFR) mercredi 23 octobre, a réservé plusieurs surprises. Des vieux grognards, des jeunes mis en valeur cet été en Amérique du Sud, des néophytes…
Fabien Galthié a également dû faire des choix guidés par blessures, les méformes ou simplement l’équilibre de la liste, pour composer son groupe. Qui sont les grands absents de cette tournée d’automne ?
Le grand turnover chez les piliers
L’équipe de France s’avancera en novembre avec seulement deux des six piliers qui ont participé à la Coupe du Monde 2023 : les gauchers Reda Wardi et Jean-Baptiste Gros.
Les deux titulaires habituels du poste, Uini Atonio à droite et Cyril Baille à gauche, ont en effet renoncé sur blessure. Le Toulousain se soigne toujours (fracture du péroné et rupture des ligaments de la cheville), tandis que le Rochelais a renoncé dimanche soir (mollet).
Les deux autres « droitiers » du Mondial, Dorian Aldegheri et Sipili Falatea ne figuraient pas dans la liste initiale. Le joueur de l’UBB a bien été rappelé pour remplacer Atonio, mais il a à son tour déclaré forfait après le dernier match de Top 14 contre Pau (genou).
Demba Bamba et Thomas Laclayat n’ont pas été convoqués.
Au talon : Marchand attendu, à la place de qui ?
Toujours en première ligne, les talonneurs Julien Marchand et Pierre Bourgarit sont également absents. Le Rochelais s’est gravement blessé (fracture tibia-péroné) le 21 septembre et sera absent de longs mois.
C’est moins grave pour Marchand (mollet), pas appelé pour l’instant mais le staff espère que le Toulousain sera en mesure de rejoindre Marcoussis en cours de tournée. Sans doute à la place de Gaëtan Barlot ou Maxime Lamothe, Peato Mauvaka paraissant le titulaire incontournable au talon.
En 2e ligne, la tuile Tuilagi, Woki rattrapé par le short
Il est encore loin d’être installé parmi les cadres de l’équipe de France, mais son profil est tellement unique que son absence fait malgré tout parler.
Posolo Tuilagi (20 ans, 5 sélections) aurait sans doute fait parler de la liste des Bleus sans la fracture tibia-péroné subie le 28 septembre.
En aurait-il été de même pour Paul Willemse sans sa 6e commotion en un an ? Absent du Mondial sur blessure, revenu en bleu durant le dernier Tournoi des Six Nations, le joueur du MHR est au repos pour trois mois, et hésite sur la tournure à donner à sa carrière, en sursis.
Quant à Cameron Woki, il a été rattrapé par le short dimanche soir après le forfait du néophyte Pierre Bochaton (dos). Mais le joueur du Racing, capable d’évoluer en 2e ou 3e ligne, a incontestablement perdu du crédit en bleu.
Titulaire durant la Coupe du Monde, Cameron Woki a fait les frais du mauvais début de Tournoi des Six Nations 2024. Il a disparu des feuilles de match lors de la 4e journée du Tournoi, et semblait voué à rester en réserve.
Citons également Hugo Auradou, de retour sur les terrains en club mais non sélectionnable tant qu’il ne sera pas innocenté des charges de viols aggravés en réunion qui pèsent sur lui, dans la tristement célèbre affaire de Mendoza.
Derrière les cadres Thibaud Flament et Romain Taofifénua et l’évidence Manny Meafou, le Lyonnais Mickaël Guillard profite de sa bonne tournée en Argentine pour retrouver le XV de France, tandis que Joshua Brennan débarque pour la 1re fois.
En 3e ligne, seul Macalou manque à l’appel
Avec neuf joueurs de 3e ligne contre six seulement lors du Mondial, Fabien Galthié a pu ratisser large. Sekou Macalou est le seul participant à la dernière Coupe du Monde absent de la liste, mais le Parisien n’a jamais été un cadre en Bleu. À 29 ans, il est désormais devancé par la jeunesse triomphante incarnée par Marko Gazzotti et Lenni Nouchi notamment.
Comme Auradou, Oscar Jegou est soumis à l’obtention d’un non-lieu dans l’affaire de Mendoza pour espérer retrouver les Bleus, après une première sélection réussie cet été sur le terrain. Mais le Rochelais n’a toujours pas rejoué en club, et il évolue à un poste où la concurrence est vive.
À la mêlée, Serin et Couilloud toujours pas dans les petits papiers
Baptiste Serin et Baptiste Couilloud ont beau enchaîner les bonnes sorties sous le maillot de leur club respectif, ils doivent commencer à se demander comment faire pour gagner la confiance du staff.
Devancés dans la hiérarchie par le capitaine Antoine Dupont, le très fiable Maxime Lucu et la pépite Nolan Le Garrec, ils ont été laissés sur le bord de la route. Le capitaine des Bleus en Argentine et le serial marqueur du LOU pâtissent de la concurrence en N.9.
Touché aux côtes la semaine dernière, Serin n’a pas joué avec son club ce week-end. De quoi atténuer ses regrets ?
À la charnière, Ntamack encore blessé
C’était le grand absent de la dernière Coupe du Monde, et il manque encore à l’appel. Romain Ntamack a son rond de serviette réservé à Marcoussis, mais il a contracté une blessure dans le bas du mollet qui l’éloignera des terrains encore un mois sans doute.
Présent dans une liste de 42 joueurs qui ne comprend que deux ouvreurs de métier, Léo Berdeu pouvait légitimement croire à une première sélection. Le joueur du LOU a dû remettre ce projet à plus tard, la faute à un genou douloureux.
Quant à Louis Carbonel, parti en Amérique du Sud cet été, il est plus loin dans la hiérarchie et paie son début de saison difficile, à l’image de son nouveau club le Stade Français.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Antoine Hastoy revient en bleu après une Coupe du Monde sans beaucoup de temps de jeu et une tournée en Amérique du Sud passée dans la peau du titulaire.
Au centre, Moefana attend sa punition
À un poste où l’abondance et la diversité des profils ne manquent pas, Galthié et ses adjoints ont décidé d’appeler six spécialistes du poste. Ils n’étaient que quatre trois-quarts centres au Mondial.
Nicolas Depoortere en aurait été sans la fracture du plancher orbital subie contre Perpignan. Arthur Vincent, au sujet duquel le sélectionneur s’est souvent montré laudateur, est absent.
Quant à Yoram Moefana, il attend de passer devant la commission de discipline, mercredi 30 octobre, pour connaitre la durée de sa suspension après son carton rouge, pour un plaquage dangereux sur un autre centre international Jonathan Danty.
Le Bordelais a de grandes chances de rater au moins le premier match de la tournée.
Sur l’aile, on reprend les mêmes
L’équipe de France était partie à la Coupe du Monde avec trois ailiers de métier : Damian Penaud, Louis Bielle-Biarrey et Gabin Villière. Ils font tous les trois partie du groupe France arrivé à Marcoussis dimanche.
Logique pour les deux premiers cités, plus surprenant pour le Toulonnais, qui n’a plus remis le maillot frappé du coq depuis la phase de poule de la compétition planétaire.
Si le staff apprécie son profil et son engagement total, Villière a sans doute cédé du terrain face à la concurrence, notamment celle de Théo Attissogbe auteur de deux essais lors de ses deux premières sélections sur le sol argentin.
Ethan Dumortier, titulaire durant l’intégralité du Tournoi des Six Nations 2023, a pour le moment disparu des radars.
À l’arrière, Dulin atteint par la limite d’âge ?
Suspendu pour sa vidéo à connotation raciste publiée dans la nuit suivant le premier test en Argentine, Melvyn Jaminet ne figure évidemment pas dans la liste des Bleus. Aura-t-il l’occasion d’y revenir ?
Pour le président de la FFR Florian Grill, récemment réélu, c’est non. Le sélectionneur s’est déclaré aligné sur cette position dans son interview de rentrée.
Brice Dulin continue de briller avec La Rochelle mais n’est pas appelé. Son âge, 34 ans, serait-il rédhibitoire en vue de 2027 ?
En continuant de faire confiance à Uini Atonio ou Romain Taofifénua (tous deux également 34 ans), Fabien Galthié a montré qu’appeler des joueurs ayant largement dépassé la trentaine ne lui faisait pas peur.
Du moins quand ils jouent devant puisque dans la ligne arrière, seul Lucu (31 ans) et Fickou (30 ans) ont franchi cette barrière.
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