Thomas Ramos, finalement le 10 lui va si bien

Arrière de préférence mais aligné à l’ouverture par le sélectionneur Fabien Galthié lors de la victoire face aux All Blacks samedi (30-29), le polyvalent Thomas Ramos a une de fois de plus confirmé qu’il était un joueur dont il est difficile de se passer.

Dès la première semaine de stage du XV de France pour les matchs automnaux, l’arrière toulousain a attiré tous les regards lors des entraînements : plutôt que son habituel numéro 15, Ramos s’entraînait avec le numéro 10 sur sa chasuble de titulaire.

Une surprise vue la présence dans le groupe de Matthieu Jalibert, ouvreur de formation brillant avec son club de Bordeaux-Bègles depuis le début de la saison, et qui avait endossé les responsabilités du poste lors du Mondial-2023 puis du Tournoi des six nations 2024, en l’absence de Romain Ntamack, blessé.

🏉🇫🇷 Pour moi cet essai avec ce turn-over joué de main de maître par Thomas Ramos pour notre LBB Express Louis Bielle-Biarrey est un moment charnière du match qui permet de passer devant et booster le groupe pour garder cet avantage 🔥#XVdeFrance #FRANZLpic.twitter.com/UcK4sqIPIN

— catourneovale (@catourneovale) November 16, 2024

« (Ce qui a prévalu) en premier c’est le talent, le potentiel, le niveau de jeu », avait déclaré Galthié lors de l’annonce de la titularisation de Ramos (29 ans, 38 sélections) à l’ouverture le 9 novembre face au Japon, associé à son partenaire de club Antoine Dupont. « Le niveau de cette charnière s’impose », ajoutait-il.

Une nouvelle fois privé de Ntamack, cette fois touché au mollet, Galthié avait préféré faire glisser Jalibert sur le banc. « Thomas Ramos a déjà performé sur la fin du Tournoi avec nous », rappelait également Galthié : Jalibert à son tour blessé, Ramos avait disputé à l’ouverture les deux victoires contre le pays de Galles (45-24) et l’Angleterre (33-31).

Après l’écrasante victoire contre le Japon (52-12), dont il était difficile de tirer des enseignement vu la faible opposition, le sélectionneur des Bleus avait décidé de confier à nouveau face aux Blacks les clés du camion à Ramos, reléguant même Jalibert hors du groupe, un signe de déclassement certain face à la concurrence du Toulousain, devenu plus qu’une solution de remplacement.

« J’ai besoin de joueurs forts et déterminés », avait déclaré Galthié au moment d’annoncer ses équipes. Une critique claire contre Matthieu Jalibert, mais également un compliment indirect pour Thomas Ramos, compétiteur acharné.

Passes au pied millimétrées

Lui qui avait mis du temps à s’imposer sous le mandat de Fabien Galthié a eu la lourde tâche samedi de faire face à Beauden Barrett (33 ans, 133 sélections, meilleur joueur du monde 2016 et 2017), et n’a pas tremblé, terminant la rencontre élu meilleur joueur du match.

👏🎖️Auteur d’un 100% au pied, Thomas Ramos est élu ????? ?? ????? ! ! 💪#FRANZL #XVdeFrance #NeFaisonsXV | @adidasrugby @adidasFR pic.twitter.com/t4Ek3kL0Iq

— France Rugby (@FranceRugby) November 16, 2024

Impeccable face aux perches, Ramos a maintenu à flot des Bleus secoués dans le combat, convertissant chaque occasion de marque avec un 100% de réussite au pied (3 pénalités, 3 transformation).

Lui qui expliquait avec franchise cette semaine dans les colonnes du quotidien L’Equipe « préférer jouer arrière » a régulièrement donné le tournis aux ailiers des All Blacks Sevu Reece et Caleb Clarke grâce à son jeu au pied millimétré, et s’est montré décisif sur deux des essais français de la soirée.

Sur le premier, c’est lui qui a ouvert l’espace à un autre arrière : Romain Buros, novice en Bleu et qui a enfin connu son baptême du feu face aux All Blacks (33e).

Après avoir ramené les Bleus à 17 partout en transformant l’essai de Paul Boudehent (44e), c’est encore lui qui a profité quelques minutes plus tard d’un ballon perdu des All Blacks pour permettre aux Bleus d’enfin se donner un peu d’air dans une rencontre étouffante malgré la fraîcheur de Saint-Denis.

La tête haute, l’ouvreur du soir a immédiatement adressé une nouvelle merveille de jeu au pied à destination de la flèche Louis Bielle-Biarrey, évidemment le premier à se saisir du ballon pour aplatir un essai salvateur (51e). Après le match, Galthié a salué « le sens du jeu de Thomas, qui n’a pas besoin de chercher Louis. Il sait qu’il est là ».

Pas avare de ses efforts malgré des difficultés en défense notamment face au 3e ligne des Néo-Zélandais Ardie Savea, Ramos a ensuite été le premier à se replier d’une course rageuse sur un jeu au pied adverse (65e). Si Galthié cherche de la détermination, son arrière replacé à l’ouverture en a à revendre.