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Le rugby à 7 est en train de conquérir le marché américain

Par Willy Billiard
PARIS, FRANCE - 29 JUILLET : L'équipe des États-Unis célèbre après le match des quarts de finale de la médaille féminine entre la Grande-Bretagne et les États-Unis lors de la troisième journée des Jeux olympiques Paris 2024 au Stade de France le 29 juillet 2024 à Paris, France. (Photo par Alex Ho/ISI Photos/Getty Images)

De récentes observations sur les moteurs de recherche aux USA laissent penser que le rugby dans sa version à sept est sur le point de conquérir le marché américain, ce qui est de bon augure en prévision des Jeux olympiques de Los Angeles 2028.

Au lendemain du tournoi olympique féminin, la créatrice de contenu américaine Samantha Lovett a publié plusieurs infographies montrant l’évolution de l’intérêt du rugby aux États-Unis sur les cinq dernières années. Traditionnellement, le pic d’intérêt du « rugby » sur Google est à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby Hommes, que ce soit en 2019 au Japon ou en 2023 en France.

Les tournées d’été – auxquelles participe l’équipe nationale masculine des États-Unis – et le Six Nations suscitent un intérêt moindre, juste suivis par les fans de toujours.

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World Rugby Guide to Rugby Sevens – French

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En revanche, lorsque sont arrivés les Jeux olympiques de Paris 2024, le pic a plus que doublé. Et paradoxalement ce n’est pas tant le sept masculin qui a cartonné – malgré la présence des stars à l’image de Perry Baker – mais bien le sept féminin. Jamais encore le Sevens, si confidentiel sur le continent malgré l’étape annuel des World Series (Las Vegas puis Los Angeles), n’avait suscité un tel engouement.

Au cours des cinq dernières années, les recherches sur « qu’est-ce que le rugby », « comment jouer au rugby » ou « clubs de rugby à proximité » n’ont jamais été aussi élevées.

L’incroyable parcours des Américaines jusqu’à la médaille de bronze – leur toute première médaille en rugby à sept – en battant les favorites australiennes, ainsi que la personnalité d’Ilona Maher – joueuse de rugby la plus suivie de tous les temps sur les réseaux sociaux avec un total cumulé de plus de 6 millions de followers – ont énormément pesé dans ce succès.

« Le rugby à sept féminin est le produit qui a attiré le plus grand intérêt sur le rugby aux États-Unis que n’importe quelle coupe du monde au cours des cinq dernières années – plus du double », remarque Samantha Lovett.

« Cela s’est produit en grande partie grâce aux joueuses elles-mêmes. Imaginez maintenant ce qu’elles pourraient accomplir pour le rugby aux États-Unis avec une équipe de marketing et de contenu dédiée à plein temps ? »

« Avec le prochain cycle olympique de quatre ans enclenché vers Los Angeles 2028, le moment américain du rugby est arrivé, et le rugby à sept est parfaitement en poste pour continuer sur sa lancée », confirme Owen Scannell, fondateur et directeur général de PR7s, le plus haut niveau de rugby à sept professionnel homologué par USA Rugby, dans le Sports Business Journal.

« Michelle Obama a félicité l’équipe féminine américaine de rugby à ses 22,1 millions de followers sur X. Kylie et Jason Kelce ont assisté à Paris en tant que « superfans », ce dernier portant une chemise aux couleurs américaines à l’effigie de Maher. Du Top Play n° 1 de « SportsCenter » à Barstool Sports en passant par des séquences entières dans le Today Show, notre sport a été présent partout.

« Plus important encore, le rugby à sept facilite la compréhension des supporters, car il simplifie les aspects stratégiques du rugby pour mieux attirer les nouveaux supporters et les amateurs de rugby aguerris. En particulier, les amateurs de football américain auront une compréhension intuitive générale de l’action sur le terrain. »

Non seulement les règles sont faciles à comprendre, mais elles sont aussi les mêmes pour les garçons et pour les filles, et, ce qui plaît au public américain, à base de vitesse et d’impacts.

« Je pense que le World Rugby SVNS n’a jamais été meilleur – suspense, excitation, technique, n’importe qui battant n’importe qui – c’est incroyable à regarder », a réagi à son tour l’ancien international écossais Jamie Farndale.

« À l’ère de la consommation du sport via Netflix/TikTok/Instagram, le rugby à sept est sûrement l’avenir du rugby. Si nous voulons faire grandir le rugby au-delà de son public traditionnel, le 7s est la solution : rapide, excitant, facile à suivre. »

Pour autant, il souligne quelques points qui, selon lui, pourraient encore plus développer le Sevens : le recours à des équipes franchisées (et non nationales) – ce qui se fait sur l’In-Extenso SuperSevens en France – , une fenêtre internationale plus courte (que les 7 étapes du World Series organisées partout dans le monde), une compétition qui ne serait pas concentrée sur le week-end mais qui aurait lieu en semaine avec des blocs de trois heures de match du mercredi au vendredi soir (ce qui permettrait de mieux profiter du week-end alors que les finales du dimanche soir n’incitent pas à prolonger la fête).

De quoi donner de l’élan au Premier Rugby Sevens d’Owen Scannell pour gagner encore plus en visibilité.

« Il y a peut-être une réponse quelque part, une pièce du puzzle qui aidera le rugby à 7 à poursuivre sa progression olympique comme il se doit », estime Jamie Farndale.

On se souvient également que suite à la performance des Américaines, la milliardaire Michele Kang annonçait dans les salons du Stade de France à toute l’équipe qu’elle ferait un don de 4 millions de dollars répartis sur quatre ans afin de fournir aux joueuses et aux entraîneurs les ressources nécessaires pour s’entraîner et gagner aux Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.

« Mme Kang est une femme d’affaires et une investisseuse dans le domaine du sport féminin. Elle est propriétaire de trois équipes de football féminin : le Washington Spirit, l’Olympique Lyonnais féminin et les London City Lionesses », rappelle Vitas Carosella, spécialiste du sport dans le magazine Forbes.

« Fin juillet, elle a fondé Kynisca Sports International, Ltd. pour contribuer à apporter des ‘investissements sans précédent’ au football féminin, à professionnaliser le sport féminin grâce à des projets de recherche spécifiques aux athlètes féminines et à ‘susciter un changement durable’. »

Les Jeux de Paris 2024 semblent donc révélés le potentiel du rugby à sept qui en était pourtant à sa troisième participation aux JO. Il sera intéressant de voir si la prochaine saison du HSBC SVNS qui débutera le 30 novembre au Cap, confirmera cette tendance.

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