Les Bleuets face aux Baby Blacks : « On a forcément envie de faire le meilleur match de notre vie »
Ce match contre la Nouvelle-Zélande jeudi 4 juillet, les Moins de 20 ans français y pensent depuis longtemps. « C’est une première ; on ne sait pas encore si on jouera ou pas », confie Nathan Bollengier, l’ailier rochelais.
« Mais de préparer un match comme ça, déjà dans la tête, c’est quelque chose dont on rêve depuis qu’on est gamin. Il y a une pression positive qui est énorme et on a forcément envie de faire le meilleur match de notre vie. »
La mise en bouche contre l’Espagne en ouverture de leur championnat du monde samedi 29 juin – remporté largement 49-12 – n’a pas complètement rassuré le staff tricolore sur la cohésion du groupe, mise à mal dans une année particulièrement contrariée entre les impératifs des clubs (de plus en plus de U20 jouent avec l’équipe première) et les exigences du XV de France.
« Il y a eu beaucoup d’imprécisons, beaucoup d’en-avants, beaucoup de turnovers sur les rucks (31 ballons perdus, ndlr) où on n’a pas su mettre l’intensité nécessaire pour garder nos ballons et construire le jeu », reconnaît Bollengier. « Mais il n’y a pas tout à gommer, certaines actions étaient intéressantes. Quand on arrive à mettre notre jeu en place, on arrive à faire de bonnes choses. Je pense qu’il faut que tout le monde soit un peu plus connecté pour qu’il y ait une vraie osmose qui se crée et que tout le monde aille à 100% à la ligne d’en-but. »
Un avis partagé par le talonneur espoir de l’USAP Lorencio Boyer Gallardo. « Il y avait de l’énervement et de la frustration parce qu’on n’a pas su se connecter correctement tous ensemble, mais au fur et à mesure il y a eu de bonnes actions. On est en train de chercher les connexions et petit à petit on arrive à être ensemble, à créer du jeu. C’est un match qui nous a permis de grandir », rassure-t-il.
Parmi les points forts, le première-ligne pointe la conquête qui, en mêlée principalement, a donné satisfaction (100%) au contraire de la touche, réussie à 85%. Soit l’inverse des Baby Blacks qui ont affiché un 78% de réussite en mêlée et un 100% en touche face au Pays de Galles.
« En termes de conquête – surtout la mêlée – c’était vachement bien, on s’est bien débrouillé. C’est un point fort, il faut les garder. Contre les All Blacks, il va falloir être présent là-dessus. En termes de touche c’était un peu plus compliqué. Mais on va continuer à se préparer pour être à 100% face aux Blacks », relève Lorencio Boyer Gallardo.
Lui-même s’attend à être littéralement en première-ligne – au cas où il serait retenu dans les 23 que va concocter le coach Sébastien Calvet – dans cette confrontation qui s’annonce puissante.
« C’est des garçons en face qui sont assez costauds, assez puissants et qui mettent beaucoup de vitesse dans leurs déplacements, leurs lancements de jeu ; il va falloir élever le curseur à ce niveau-là. Concernant la conquête, on a vu que c’était un peu 50-50 sur leur dernier match. Ce sont des matchs qui nous challengent. Il y a un gros engouement dessus », prévient-il.
Plus indisciplinés (15 pénalités contre 9 pour les Français sur leur premier match), les Néo-Zélandais ne sont pas non plus exempts d’auto-critiques après leur prestation face à un Pays de Galles accrocheur qui n’a pas donné le même visage que lors du dernier Tournoi des Six Nations (la France avait alors gagné 45-12).
« Ce match, on le prépare déjà depuis quelques semaines », assure Nathan Bollengier. « C’est un match important parce que ça va dicter la suite de la compétition pour nous. Il ne va pas falloir se fier à ce qu’on a fait contre l’Espagne, chaque match est différent.
« Il y a quelque chose en train de se créer. Tout le monde est de plus en plus connecté, fait de plus en plus d’efforts. Ça va être un gros match. Comme nous disent les coachs, c’est dans les grands matchs qu’on voit les grands hommes. On va tous élever notre curseur pour faire la meilleure prestation possible. »
Pour l’heure, sur le plan comptable, la France est en tête de la Poule A à la différence de points face à la Nouvelle-Zélande. Le format de la compétition est tel que seuls les premiers et le deuxième meilleur de la poule poursuivront en demi-finale. Ce deuxième match du championnat sera donc déjà déterminant pour la suite.