Paris 2024 : France-Fidji est « la finale idéale » selon Ben Ryan
Déjà face à face en match de poule avec une victoire des Fidji jeudi 25 juillet (19-12), la France attend sa revanche cette fois en finale du tournoi olympique.
La France a marqué le premier essai de leur rencontre dans la poule C par l’intermédiaire d’Aaron Grandidier Nkanang, mais Jerry Tuwai a égalisé à 5-5 à la mi-temps avec son inévitable essai contre France 7. Des essais de Kaminieli Rasaku et Joji Nasova ont permis aux Fidji de se détacher, avant qu’Andy Timo n’inscrive un essai en fin de match pour la France.
« Ils jouent vraiment à la Fidjienne, maîtrisant à la perfection les passes après contact risquées, le sourire aux lèvres », estime l’Anglais Ben Ryan sur Eurosport qui a été leur ancien entraîneur pour la première médaille d’or historique à Rio en 2016.
Si l’on regarde l’historique de toutes leurs confrontations, il est clair que les Fidji partent ultra favoris après avoir remporté 72 victoires et concédé uniquement neuf défaites. Sauf que…
Deux des neuf victoires de la France sur les SVNS Series contre les Fidji sont intervenues cette saison, soit le plus grand nombre de victoires en une seule série de leur histoire. Avant 2024, la France n’avait jamais battu les Fidji plus d’une fois par saison.
Six de leurs sept matchs de la saison ont été décidés par une marge de sept points ou moins, la victoire 40-5 des Fidji à Dubaï étant le seul résultat assez large.
Autre stat encourageante, trois des neuf victoires françaises contre les Fidji dans l’histoire des Series ont été remportées à domicile, à Paris en 2005 et 2006, et à Toulouse la saison dernière. Deux joueurs ont marqué des triplés lors de la victoire française 24-19 au Stade Ernest-Wallon : Terio Veilawa pour les Fidji et Joachim Trouabal pour la France.
Sur cette rencontre, il est difficile de départager qui est réellement favori. D’un côté les Fidji veulent enchaîner avec une troisième médaille olympique, de l’autre les Français seront poussés par 69 000 personnes au Stade de France.
« Ils (les Fidji, ndlr) sont sous forte pression car nous n’avons jamais perdu de match aux Jeux olympiques. C’est leur troisième participation, mais cette fois, ils se retrouvent à disputer la finale contre le pays hôte. On peut dire que c’est une finale idéale. La façon dont le sept est joué et contre la France avec toutes leurs superstars, quelle publicité pour le jeu », remarque Ben Ryan qui a également travaillé comme consultant pour la France entre 2016 et 2022.
« C’est un peu comme le Hongkong Sevens avec les Fidji. Lorsqu’ils ont commencé à gagner le tournoi, il y avait cette pression qui les poussait à continuer à gagner. Chaque équipe a dû ensuite prendre le relais pour gagner. Hongkong, c’est le premier tournoi que les Fidjiens ont vu à la télévision. Et la première médaille olympique, c’est un peu pareil. Il faut en gagner une autre, et encore une autre. Et c’est pourquoi ils ont la pression.
« Mais vous savez, l’idée n’est pas que cette pression vous écrase, que ça vous anéantisse, mais plutôt qu’elle vous aide à vous transcender, de vous porter et de balayer tout ça. »
Les Fidjiens auront un atout majeur avec Jerry Tuwai, le Joueur World Rugby à Sept de l’année 2019. Il a marqué 18 essais en 29 matchs contre la France, son plus haut total contre un seul adversaire sur le circuit, et le plus élevé de tous les joueurs dans cette confrontation.
« J’ai vraiment envie de voir un match spectaculaire. Je sais que les finales ne produisent pas toujours cela, mais si les Fidji jouent comme ils l’entendent et que la France est dans un grand jour, nous pourrions avoir un match d’enfer. J’ai travaillé avec l’équipe de France pendant six ans, quand j’ai quitté les Fidji. J’ai donc beaucoup d’affection pour eux. Mais j’espère vraiment que Fidji obtiendra la troisième médaille d’or d’affilée… »