Top 14 – Un LOU en demi-teinte : nouvelle saison galère ou l’heure du renouveau ?
Par Louis Bareyt
Après un exercice 2023/2024 compliqué, le LOU s’est refait une santé sur le début de saison. Mais depuis quelques temps, les hommes de Fabien Gengenbacher semblent tirer la langue, restant sur une série de trois défaites consécutives. Alors le LOU, enfin candidat crédible au Top 6 ou reparti pour une saison mitigée ?
Ce n’est pas exagéré, que d’affirmer que le LOU a vécu une précédente saison sportive pour le moins compliquée. En terminant à une triste onzième place, les Rhodaniens ont fini bien loin de leurs ambitions initiales, et une volonté assumée de jouer le Top 6.
Souvent handicapé par de nombreuses absences importantes, Lyon a même longtemps bataillé pour son maintien et sa survie dans l’élite du rugby français. Alors cette saison devait être celle du renouveau pour permettre au club de retrouver une place dans les barragistes et jouer la qualification. À l’aube de la dixième journée de Top 14, qu’en est-il réellement des ambitions lyonnaises ?
Un début de saison canon
Ces nouvelles ambitions se sont confirmées par un début de saison canon. Vainqueurs dans un premier temps à Montpellier (22-26) puis à domicile contre une très solide Union Bordeaux-Bègles 28-26), les partenaires de Baptiste Couilloud ont pris rendez-vous avec leurs concurrents directs.
Outre ces résultats positifs, c’est le contenu qui a séduit. Avec l’UBB et le Stade Toulousain, le LOU a certainement été, au cours des premières journées du Top 14, l’une des équipes proposant le rugby le plus attrayant. Portés par un Davit Niniashvili toujours aussi dangereux offensivement, sûrement l’un des meilleurs attaquants de la planète ovale, les pensionnaires de Gerland ont enchanté les aficionados de notre championnat.
Excepté son arrière ou ailier géorgien, les Lyonnais peuvent s’appuyer sur une ligne de trois-quarts XXL emmenée par une charnière de luxe, Couilloud-Berdeu. Au centre, Josaia Maraku et Semi Radradra sont de véritables facteurs X quand Théo Millet dans un registre différent des deux premiers cités, a pu montrer, avant sa blessure, l’étendue de son talent.
Aux ailes, un joueur comme Monty Ioane peut breaker n’importe quelle défense. Vous l’aurez compris, derrière, Lyon compte des éléments capables de changer le cours d’un match sur une inspiration. Devant, la formation rhodanienne s’est montrée également souveraine. Si bien qu’au soir de la sixième journée et une large victoire contre le Stade Français (35-3), le LOU s’affichait comme un réel prétendant aux phases finales.
C’est bien simple, avec les cadors toulousains, bordelais ou rochelais, les Lyonnais pouvaient se targuer d’être l’une des meilleures équipes du début de saison. Alors certes, les protégés de Gengenbacher encaissaient énormément de points. Mais en parallèle, ils en marquaient énormément, notamment grâce à un rugby séduisant tourné vers l’offensive, avec de nombreux essais marqués.
Un passage à vide inquiétant ?
Depuis, les Lyonnais marquent le pas. Si ce revers à Perpignan de trois petits points (29-26), dans un match qui aurait pu basculer du bon côté, n’a rien de honteux sur le papier, en revanche les Rouge et Noir se sont écroulés par la suite. En témoigne cette défaite à domicile contre Bayonne (38-49).
Pris en première période par des Basques euphoriques, les locaux sont rentrés aux vestiaires avec un lourd retard. Et s’ils ont repris les commandes au milieu de la seconde période faisant preuve d’une grosse force de caractère, ils se sont de nouveau délités en fin de partie pour subir la furia bayonnaise.
«On repasse devant et on fait en-avant sur le renvoi. Une grande équipe, quand elle revient dans le match, a la lucidité de sortir de son camp, de ne pas donner l’occasion à l’adversaire de remarquer de suite », déplorait Fabien Gengenbacher à la fin de la partie.
« Nous avons pris une claque. Prendre cinquante points chez nous est inacceptable […] La série de victoires à domicile s’arrête, peut-être qu’on pensait qu’il suffisait de jouer au Matmut Stadium pour gagner. Il y a eu un manque de combativité et une inefficience tactique. Le plan de jeu était de sortir le ballon en touche, nous leur avons donné toutes les occasions de contre-attaque », conclut l’homme fort du club.
Cette mauvaise passe s’est poursuivi à Toulon, où les Lyonnais se sont inclinés sans bonus, laissant passer de nombreuses occasions d’essais notamment en deuxième période (21-10). Trois défaites consécutives et une chute au classement. Dans le wagon des quatre premiers, les coéquipiers de Baptiste Couilloud ont dégringolé à la 10e place avec cinq défaites en neuf journées et à cinq points de Clermont, premier qualifiable.
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Et hasard du calendrier, ce seront justement ces mêmes Auvergnats qui se présenteront ce samedi 23 novembresur la pelouse du Matmut. Une occasion d’enfin relancer la machine pour les Lyonnais après cette passe compliquée ?
Vers une nouvelle saison galère ou le Top 6 en ligne de mire ?
On le sait, à l’extérieur cette saison, les Clermontois affichent une inquiétante fragilité. Les Rhodaniens devront profiter des largesses visiteuses pour enfin relancer la machine et stopper cette spirale négative de mauvais résultats. La trêve internationale a permis de recharger les batteries et surtout, le contingent lyonnais est peu impacté par les doublons.
Baptiste Couilloud, malgré un début de saison sur la lancée de ses dernières performances, semble être snobé par Fabien Galthié, le sélectionneur tricolore. Léo Berdeu, souvent appelé dans les 42 est parfois relâché en club, même s’il ne jouera ni pour l’un, ni pour l’autre ce week-end.
Dylan Cretin revenu de blessure et d’une rupture des ligaments croisés n’est plus dans la course avec la forte concurrence en troisième ligne. Seul Mickaël Guillard est encore dans la lutte pour le maillot bleu. Autant dire que sur ce dernier match de la tournée automnale mais encore plus lors du prochain Tournoi des 6 Nations, les coéquipiers de Dylan Cretin ne devraient pas être énormément handicapés par les doublons. Certes ils perdront Ioane ou Niniashvili. Mais cela reste dérisoire comparé à des formations comme Toulouse, l’UBB, La Rochelle, le Racing, etc.
Il faudra s’appuyer sur cette ossature de joueurs talentueux pour totalement inverser cette dynamique. À vrai dire, on ne s’en fait pas beaucoup pour cette équipe. Pourquoi ? Car comptablement, seule cette défaite contre un Aviron Bayonnais qui marche sur l’eau actuellement (4e au classement), est préjudiciable. Si les Lyonnais retrouvent cet allant offensif, ils seront totalement capables d’aller chercher des points à l’extérieur et se relancer dans la course aux phases finales.
Selon nous, malgré une passe difficile, les Rhodaniens ont mangé leur pain noir. À eux de prouver que les belles velléités offensives des premières parties ne sont pas qu’un feu de paille. Il faudra sûrement également améliorer le système défensif et trouver une certaine assise dans ce domaine. Mais au complet et sans blessure majeure, et au vu de ce qu’il est capable de faire, il ne fait guère de doute que le LOU jouera une qualification dans les six premiers. Le contraire serait une nouvelle désillusion.
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